Les véritables défis de l’adaptation des médias au Moyen Orient

La technologie est un sujet d’actualité pour tout journaliste et professionnel des médias au Moyen Orient. Mais qu’en est-il de l’utilisation des nouvelles technologies dans le domaine médiatique ? Une question importante, dont la réponse a été révélée après une étude internationale, portant sur le degré d’adoption des technologies au sein du milieu médiatique. Cette étude a été réalisée en collaboration avec l’Université de Georgetown, en 12 langues et comprenait des journalistes, des rédacteurs en chef venant de 130 pays.

Le fossé numérique du Moyen Orient

Les journalistes suivent-ils la révolution numérique ? C’était la question principale d’une étude menée en collaboration avec l’Université de Georgetown, par contre la réponse à la question a été différente de celle attendue : les réponses des journalistes et des rédacteurs en chef ont montré qu’ils “ne suivaient pas vraiment la révolution technologique “. En effet, les médias font toujours face à un grand fossé technologique. Cette situation revient essentiellement au nombre d’experts formés aux métiers du digital qui est faible. Seulement 5% du personnel ont des formations liés à la technologie et au digital, pire encore, 2% des chaines d’informations emploient des professionnels des médias numériques. Cette enquête a ainsi révélé que les directeurs sont plus qualifiés dans les nouveaux médias que leurs employés. Environs 64% des directeurs qui ont été employés, contre 45% des journalistes.

En outre, les journalistes n’utilisent qu’un ensemble très limité de compétences numériques, les résultats de l’étude ont montré que sur un ensemble de 23 compétences numériques proposé aux journalistes et aux directeurs, quatre compétences seulement, qui sont utilisées à savoir : les publications et les commentaires sur les médias (72%), la photographie numérique (61%), les interactions avec les publics via les réseaux sociaux (58%) et la diffusion des contenus sur plusieurs plateformes (56%).

Ce qui révèle clairement un grand fossé entre le progrès technologique et les outils employées par les médias. Une telle situation préoccupante nécessite des professionnels des médias une adaptation, non seulement au niveau de leurs contenus, mais aussi au niveau de leurs institutions et du secteur médiatique dans son ensemble.

Les véritables défis du Moyen Orient

Bashar Kiwan, est l’un des professionnels du secteur médiatique du Moyen Orient qui a conscience de la situation de ce secteur et du véritable défi auquel il fait face. Pour cela, il a décidé d’investir dans la recherche et le développement afin d’adapter ses médias, une décision qui n’était pas facile et qui a demandé beaucoup de réflexions et surtout d’énormes moyens, notamment pour passer de l’édition papier à l’édition numérique. D’ailleurs, Bashar Kiwan ne compte pas s’arrêter seulement sur l’adaptation de la presse écrite. En plus des sites web et des applications mobiles, il prépare d’autres solutions pour l’année 2019.

Pour Bashar Kiwan, les véritables défis auxquels fait face le secteur médiatique du Moyen Orient, n’est pas la technologie en soi mais plutôt l’hésitation des professionnels du secteur de prendre le risque de se lancer dans l’aventure du numérique. D’un autre côté, il y a aussi un manque flagrant de formation des employés.

Mais d’après Bashar Kiwan, c’est aux institutions médiatiques de fournir les efforts nécessaires pour former leurs personnels et pour adapter leurs contenus, tout en travaillant pour enrichir l’expérience du public ainsi que les moyens d’interaction avec lui d’une manière plus professionnelle et productive.

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