L’agro-écologie par Olivier Dekokère

L’agro-écologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle privilégie les techniques qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre et limitent le recours aux produits phytosanitaires. Elle permet également de préserver les ressources naturelles. Olivier Dekokère est particulièrement sensibilisé au fait que la nature puisse être considérée comme un  facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement. Il livre ici sa vision de l’agro-écologie.

Considérer l’exploitation agricole dans son ensemble

C’est le fait d’appréhender et de penser l’agriculture au sein du système existant qui permet que les résultats techniques et économiques peuvent être maintenus ou améliorés tout en améliorant les performances environnementales.

L’agro-écologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole. Elle privilégie la diversification des cultures et l’allongement des rotations. Elle favorise l’implantation d’infrastructures agro-écologiques comme les haies, les lisières, les jachères, les arbres isolés et la réhabilitation des murets. Le rôle de la biodiversité comme facteur de production est renforcé.

L’agronomie est au centre des systèmes de production agroécologiques.

Chaque évolution vers un système de production agro-écologique doit être raisonnée au cas par cas, en fonction notamment du territoire, des conditions pédo-climatiques qui caractérise les conditions extérieures au niveau du sol, du tissu socio-économique mais aussi des objectifs de l’exploitant.

L’agriculteur adapte les techniques à ses parcelles, en particulier à travers une série d’expérimentations dans ses propres champs. Ces démarches d’expérimentations peuvent être conduites de manière individuelle ou au sein d’un collectif, avec d’autres agriculteurs ou conseillers, en s’appuyant notamment sur l’expertise des acteurs sur leur milieu.

La reconception des systèmes de production

Les dynamiques des eaux, les cycles bio-géochimiques, les épidémies ou les pullulations de ravageurs sont liés à des échelles plus vastes que celles des parcelles cultivées. C’est pourquoi le passage à l’agro-écologie doit aussi être pensé à l’échelle des territoires.

L’agro-écologie s’applique à deux niveaux d’organisation : la parcelle agricole et le territoire, qui doivent être intégrés de façon cohérente.

La bonne gestion des fonctionnalités écologiques nécessite l’existence d’infrastructures agro-écologiques. Si ces infrastructures n’existent plus, suite par exemple au remembrement, il s’agira de réfléchir à leur (réaménagement.

Olivier Dekokere explique que nous sommes confrontés aujourd’hui à des impasses techniques qui ne permettant plus d’améliorer la productivité ou la compétitivité de nos systèmes agricoles. Nos sols se dégradent, on constate une augmentation du coût des intrants. Les impacts sur le  climat sont indéniables.

La production agricole doit faire face à des défis sociétaux majeurs : Gestion sobre des ressources et adaptation au changement climatique (qualité de l’eau et de l’air, diminution des gaz à effets de serre), sécurité alimentaire et défi démographique et équilibre des territoires

L’agro-écologie peut permettre de répondre efficacement à ces enjeux avec une agriculture compétitive et durable.

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